Laboratoire

Laboratory

Historique

L’origine du BIP remonte au 12 avril 1991, quand Claude Paoletti, directeur des Sciences de la Vie au CNRS, proposa la restructuration des deux grands laboratoires du campus Joseph Aiguier de Marseille. Le CBM (Centre de Biologie Moléculaire), créé par P. Desnuelles, et le LCB (Laboratoire de Chimie Bactérienne), créé par J. Senez, représentaient deux disciplines universitaires distinctes, la Biochimie et la Microbiologie. Il s’agissait d’organiser le regroupement par affinité des chercheurs sur des champs thématiques structurants et de créer un groupement de nouveaux laboratoires, financés par le CNRS et le programme interdisciplinaire IMABIO (Ingénierie des Macromolécules Biologiques présidé par Sylvain Blanquet).

Les Directeurs de Recherche de l’époque ont alors engagé une intense période de réflexion et de négociations afin de mettre en route une stratégie scientifique en tirant partie des collaborations existantes, définir des champs thématiques d’avenir structurants. Dès 1992, le GDR 1000 fut créé, regroupant les projets centrés sur les complexes multi-protéiques de l’enveloppe bacterienne (Claude Lazdunski), sur le métabolisme des lipides et les lipases (Robert Verger), sur la biologie structurale (Christian Cambillau) et les relations structure/fonction des métalloprotéines (Mireille Bruschi). Il fut à l’origine de l’IBSM (Institut de Biologie Structurale et Microbiologie), qui deviendra l’IMM (Institut de Microbiologie de le Méditerranée) presque vingt ans plus tard. Cette époque du début des années 90 a permis de tisser des liens forts entre les différents acteurs et a ouvert la voie à une nouvelle génération.

Mireille Bruschi en 1994

Les avancées des connaissances sur le génome bouleversaient les modes de pensée puisque, désormais, des gènes étaient connus avant leur fonction. Une nouvelle démarche intellectuelle apparaissait, la relation structure/fonction. C’est dans ce contexte que fut pensé le projet pluridisciplinaire du BIP. Ce projet reposait sur la relation structure/fonction des métalloenzymes, une thématique à l’interface de la chimie, de la physicochimie et des biologies moléculaires et structurales. Cette démarche pluridisciplinaire, à l’initiative de Mireille Bruschi, a nécessité d’intégrer sur un projet commun des équipes d’origines thématiques et géographiques différentes : quatre équipes du LCB*, mais aussi des électrochimistes parisiens, des électrochimistes du campus Saint Charles et des physiciens du laboratoire d’électronique du campus Saint Jérôme. Afin de développer une approche intégrée des grands processus de la bioénergétique bactérienne, des axes communs transversaux ont été définis et un matériel d’étude commun choisi : des bactéries anaérobies, extrémophiles, et des archées.

Le BIP a ainsi vu le jour le 1er janvier 1993 en tant qu’UPR (Unité Propre de Recherche) du CNRS. Dix-sept chercheurs, dix enseignants-chercheurs de l’Université de Provence, quinze techniciens et dix-neuf étudiants et post-doctorants, répartis en une dizaine d’équipes, le constituaient. Le centre de Microséquençage des Proteines mis en service par Mireille Bruschi y était associé.

Dans les années qui ont suivi, le développement de la microbiologie à des fins biotechnologiques et environnementales a conduit le BIP, non seulement, à rechercher de nouvelles souches d’archées et de bactéries hyperthermophiles, mais aussi à caractériser des voies métaboliques impliquant des métalloenzymes susceptibles d’applications industrielles telles que la biorémédiation des sols, l’élimination des métaux lourds, la biolixiviation, ou encore le biohydrogène.

dates importantes**

1993

1994

1995

1996

2000

2006

2008

2012

2016

2019

2024

* Les quatre équipes du LCB étaient, évidemment, celle de Mireille Bruschi (Mécanismes de transfert d’électrons chez les bactéries sulfo, sulfatoréductrices et extrémophiles), mais aussi celle de Claude Hatchikian (Structure-Activité des hydrogénases et proteines Fe/S), celle de Jean-Pierre Belaîch (Biochimie et génétique moléculaire des bactéries anaérobies) et celle de Danielle Lemesle-Meunier (Complexes d’oxydo-réduction membranaires chez la levure et les thiobacilles).

** Au cours des années, différents recrutements et accueil de chercheurs et enseignants-chercheurs sont venus soutenir les équipes et développer de nouveaux axes thématiques. Tous ne peuvent malheureusement pas être cités ici, mais tous contribuent à l’histoire du BIP…